Onoko n'avait résisté à l'envie d'aller dans la bibliothèque. Depuis toute petite, déjà, elle aimait les histoires fabuleuses, et les contes enchantés. Ses pas hésitants dans sa nouvelle école l'avaient amenés dans une série de grands couloirs de verre, ou elle déambulait, suivie de Flore, qui rongeait son frein, comme toujours quand Onoko partait dans des rêveries mélancoliques qui pouvaient atteindre quelques heures de silence. Ses longs cheveux ondulant sereinement autour de ses épaules, Onoko murmurait les quelques notes d'une chanson de son enfance, les yeux dans le vague, le visage grave. Elle poussa une porte de verre, qui ne reflétait rien, et arriva dans ce qui lui semblait être l'antichambre du paradis terrestre.
Des livres. D' immenses étagères, remplies de livres, du sol au plafond, du plafond jusqu'aux murs et des murs jusqu'aux portes.
Au fond, un halo de lumière entourait tout. C'était du à une immense véranda en verre. Qui préservait du froid et éclairait la salle grâce au doux soleil de printemps qui en chauffait les vitres. De confortables fauteuils étaient disposés dans la véranda, ainsi que de petites banquettes à la romaine, ou l'on pouvait confortablement s'allonger.
Déambulant, comme sonnée par tant de choses a lire, Onoko ne vit pas la jeune fille qui s'avançait elle aussi dans le sens inverse. Le nez au plafond, Onoko continua d'avancer, et ce qui devait arriver arriva: Elle percuta la jeune fille de plein fouet, et se rattrapa de justesse à une petite étagère, rangée à la va vite. Malheureusement, l'étagère bascula, emportant Onoko dans sa chute.
Elle ce retrouva bientôt, une trentaine de livres autour d'elle, libérés de l'étagère et éparpillés sur le dallage de l'immense bibliothèque.
Flore étouffa difficilement un rire moqueur, avant de lui déclarer
~Regarde ou tu met les pieds, baka ! T'en a fichu partout !!
Onoko adressa un froncement de sourcil vers l'endroit ou semblait se trouver Flore, avant de se ressaisir. La jeune fille ne savait pas qu'elle avait un esprit, celle-ci ne pouvant pas la voir. Onoko resta donc assise, les joues rouge de confusion, ne sachant que faire.